L’Hygrocybe virginal

Dans la joyeuse bande des hygrocybes à couleurs vives : les Læti, parmi les rouge vermillon, rouge écarlate, rouge ponceau, rouge orangé, orange vif, jaune vitellin, jaune citron, vert perroquet …un hygrocybe blanc manquait à l’appel. Cet oubli fut réparé en 1969 par Orton & Watling, qui intronisèrent l’Hygrophore blanc de neige sous le binôme latin d‘Hygrocybe virginea.
Manquait à l’appel… disions-nous, car s’il est vrai que ce petit hygrocybe ne brille guère par ses couleurs vives, il n’en demeure pas moins d’une pureté neigeuse, d’une translucidité ivoirine, d’une diaphanéité virginale qui le rapprochent de ses congénères-arlequins à tête humide – exacte traduction du mot hygrocybe.

Mais voilà qu’en 1984, notre petit champignon quitte les Hygrocybe pour rejoindre les Cuphophyllus* (du grec kuphos : courbé, et phullon : lame), car à ses lames extrêmement arquées, exhibées tel un ventre proéminent, s’ajoutent quelques caractères microscopiques rédhibitoires.
Notre petit contorsionniste, qui ne semble pas trop craindre les rigueurs de l’hiver, emperle encore çà et là les prairies et les pelouses moussues du Berry.

(28 décembre 2017)

*Notre petit champignon porte actuellement le nom de Cuphophyllus virgineus (Wulfen : Fries) Kovalenco.

Laisser un commentaire