Deux ombellifères printanières, deux faciès similaires

Il n’est pas interdit, de temps à autre dans ces chroniques, de sortir du Berry et d’aller voir les fleurs ailleurs.

Les molletons crémeux et rosâtres de l’Œnanthe safranée qui courent dans les fossés le long des routes de la côte bretonne… ont pour homologues les ourlets laiteux de l’Anthrisque sauvage qui s’étirent le long des routes du Berry.

Malgré les paysages communs qu’elles proposent à notre regard, tout oppose ces deux ombellifères. Là où l’Anthrisque sauvage se montre svelte et inoffensive, l’Œnanthe safranée : Œnanthe crocata Linné s’affiche rondelette et redoutablement toxique. Ce sont les tubercules souterrains chez cette dernière, ressemblant à ceux du dahlia, qui furent parfois pris pour des panais ou des raves et qui entraînèrent la mort.

La plupart des œnanthes vivent dans les milieux humides et sont toxiques. Leur étymologie mystérieuse (du grec oinos : vigne, vin, et anthos : fleur), témoignerait de la vague ressemblance de leurs fleurs avec celles de la vigne… ou de la pratique frauduleuse ou criminelle d’autrefois qui consistait à parfumer ou empoisonner le vin.

Légende de la photo : l’Œnanthe safranée se déploie sur toute la côte atlantique, du nord du Maroc jusqu’aux Pays-Bas.


(16 mai 2024)

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