Les myxomycètes, on les garde à côté des champignons, bien qu’ils soient sortis du règne fungique1 depuis longtemps. Ce sont en quelque sorte des pseudochampignons – pseudo étant un maître-mot chez ces curieux organismes.
Tel qu’on le voit sur la photo, tel qu’il nous sauta aux yeux dans la grisaille sombre du sous-bois, rouge vermillon suintant de rose, il nous apparut comme la grumeleuse ponte de quelque chimérique batracien. Il est ainsi sous sa forme de plasmode. À cette étape de son cycle extrêmement complexe, il est visqueux et coloré, et émet des pseudopodes qui lui permettent de ramper telle une amibe et d’ingérer par phagocytose les bactéries dont il se nourrit. Conjointement à sa forme plasmodiale joyeuse, il apparaît sur son support – un tronc de pin pourrissant – sous l’aspect de petits coussins de tubes bruns et iridescents2 (pseudoaethaliums).
Ce myxomycète : Tubulifera arachnoidea Jacquin, fut découvert et déterminé par Véronique Bouchaud, lors d’une sortie mycologique de l’AMI, dans la ripisylve de Châteaubrun.
(22 octobre 2020)
1Les myxomycètes participent désormais des Protoza… Jusqu’aux prochaines avancées phylogénétiques.
2Iridescent : à reflets irisés, aux couleurs de l’arc-en-ciel.