Étrange, inquiétante et somptueuse

Plutôt que de se joindre aux chapelets de becs bleu-violet qui courent au sol le long des racines d’un peuplier, cette Lathrée clandestine a choisi de se percher en hauteur, solitaire, dans une caverne du tronc.

Observation inédite, stupéfiante !

Mais c’est elle qui nous observe, de son œil de cyclope. Elle dégage cette inquiétude sourde commune à toutes les plantes parasites, dépourvues de chlorophylle. Cette légère anxiété est-elle due à l’absence de ce vert solaire, dont nous avons tant besoin et que nous recherchons en chaque plante ? À cette sorte de monstruosité de la nature, qui griffe et raye nos rêves de verdure ?

La Lathrée clandestine : Lathræa clandestina Linné, est dotée d’une souche écailleuse et d’une tige si courte qu’elle semble émerger directement de terre. Assez courante, elle parasite les racines des noisetiers, des aulnes et surtout des peupliers, dans les bois frais et humides.

Cette Lathrée clandestine a fait son nid dans le creux d’un peuplier de la ripisylve de Châteaubrun.

(25 avril 2024)

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