Il n’y a pas que les orchidées, qui se montrent douées pour l’anthropomorphisme et le zoomorphisme.
Les orobanches se débrouillent fort bien, elles aussi, en particulier pour prendre la tête de cheval – d’un vrai cheval, ou d’un cheval du jeu d’échecs ou du jeu des petits chevaux.
Cette évocation ludique, ce rappel de la manière saccadée-croisée qu’a le cheval de se déplacer sur l’échiquier, ou le petit cheval à coups de dés, correspondent assez bien à la façon dont les orobanches sont disposées en nappe autour de la plante hôte.
Cet hippomorphisme, j’eus l’occasion de l’observer, entre autres, sur l’Orobanche de la Picride, l’Orobanche de la Germandrée et l’Orobanche giroflée (celle de la photo).
Plus fréquemment – voire presque toujours – au niveau de leurs fleurs, les orobanches miment un petit visage encapuchonné, dont les yeux inquiétants, jaunes ou rouges, semblent luire du fond d’une grotte.
L’Orobanche giroflée : Orobanche caryophyllacea Smith, partage plusieurs caractéristiques avec sa cousine l’Orobanche de la Germandrée* : stigmate rouge, poils glanduleux clairs, même sur la lèvre inférieure. Mais elle parasite le Gaillet mou, fait partir le filet de ses étamines dès la base de la corolle… et sent la Giroflée.
(24 juin 2021)
*Voir L’Écho du Berry du 17 juin 2021.