Le Tamier de fin d’été sème ses colliers de gros fruits rouges dans les haies.
C’est comme si un insecte, après sa volubilité vernale, la brillance verte de ses ailes, ses antennes tirebouchonnées en minuscules asperges… avait déposé ses gros œufs vermillon dans la mue de ses ailes desséchées. C’est une métamorphose !
Ces opulentes perles, rondes ou ovales, d’un rouge qui vivifie les haies, fouette le sang d’une nature exsangue, pèsent de toute leur densité suave, font ployer les entrelacs de végétation jaunâtre et desséchée. Cette lénifiante densité nous pénètre, oscille doucement en nous et nous rappelle peut-être le plus ancien et le plus pur des bien-être, celui de la tétée sous le sein maternel.
Le Tamier : Dioscorea communis (Linné) Caddick & Wilkin, présente de nombreuse affinités avec une autre plante volubile omniprésente dans les haies berrichonnes : la Bryone dioïque… bien que celle-ci soit très différente d’aspect et sur le plan botanique.
Toutes deux sont dioïques, affichent de discrètes petites fleurs verdâtres ou jaune verdâtre, des fruits rouges (mais ceux de la Bryone sont plus petits, mats et rouge foncé), et une souche épaisse en guise de racine, qui ressemble à un navet chez la Bryone et à un radis noir chez le Tamier.
Toutes deux sont des plantes très toxiques. La Bryone se nomme aussi Navet du Diable, et le Tamier Raisin du Diable.
(23 septembre 2021)