Fascinantes et vénéneuses œnanthes

Les œnanthes m’ont toujours fasciné… et inquiété en même temps. L’origine de cette ambivalence me semble d’abord inscrite dans leur nom : du grec oinos : vigne, vin, et anthos fleur… qui mêle en une secrète alchimie les sociétés savantes botaniques et les sociétés d’initiés autour de l’œnologie.

Ajoutons à cela que le mot œnanthe porte en son cœur ce couple si mystérieux qu’est le e dans le o, cette ligature, cette fusion de phonèmes – relique d’un latin médiéval, de mots d’emprunt savants ou de mots hérités anciens. Parmi les mots vivants actuels, citons, pour le plaisir : cœlacanthe, cœur, fœtus, œuf, Œdipe, œdème, œcuménique, œdicnème, œnochoé, œsophage, œuvre, cœrulescent, lœss, œnothère… et bien sûr œnologie.

Mais le mot œnanthe n’est pas responsable à lui seul de cette inquiétude sourde qui monte de ces ombellifères : la plupart d’entre elles vivent dans les marécages et sont vénéneuses. Comme si c’était du fond des obscures marais qu’elles distillaient leurs substances empoisonnées.

L’Œnanthe faux boucage : Œnanthe pimpineloides Linné, est la plus mésophile des œnanthes françaises : elle s’accommode des milieux seulement frais et humides.

L’Œnanthe faux boucage peut être observée dans les prairies de Velles, de Bellebouche ou de Saint-Gaultier.

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