Un bolet qui défie la sécheresse : le Bolet radicant

Les mycéliums trépignent d’impatience, la forêt n’en peut plus de retenir la sourde et impétueuse poussée fungique qui se prépare. La terre se déchire par endroit, là où une pluie d’orage est passée, là où la sécheresse fut humectée de rosée, et même là où le sol et l’air sont restés intégralement secs. Car il s’agit d’une force quasi instinctive, d’une violence inouïe, qui pousse les champignons à sortir de terre, en automne, au moment où les arbres ralentissent leur activité.

Sortent de terre en des lieux intégralement secs… ce n’est pas le Bolet radicant qui nous dira le contraire… lui le premier à pointer le nez, à percer la terre dure comme du béton, dans une atmosphère sans une once d’humidité.

Bouchon de champagne quand il est petit, rondelet et à pied obèse plus tard, il arbore une allure de cèpe. Mais ses pores jaunes à l’origine, intensément bleuissants, son chapeau blanchâtre à gris mastic (puis brunâtre), son pied radicant à la base, et sa chair jaunâtre légèrement bleuissante, très amère, nous signalent qu’il s’agit d’un faux-cèpe, de surcroît toxique.

Le Bolet radicant ou Bolet blanchâtre : Caloboletus radicans (Persoon : Fries) Vizzini, est abondant en ce moment en Berry, sous les chênes, en terrain calcaire.

(12 octobre 2023)

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